Human Rights Human Wrongs Film Festival - Oslo

12 février 2010

Human Rights Human Wrongs Film Festival - Oslo

Entre le 3 et le 7 février dernier s'est déroulé le festival Human Rights Human Wrongs au cœur d'Oslo, dans notre quartier : Grünerløkka. Cette deuxième édition avait lieue dans une des salles de concert les plus connues d'Oslo : Le Parkteatret. C'est donc cette salle, qui accueille habituellement des artistes rock, qu'ont été projetés des films traitant des sujets aussi variés que l'immigration, l'amour longue distance, les méfaits des multinationales sur l'environnement et les populations environnantes tout en suivant une ligne directrice : les droits de l'Homme.

Les films diffusés durant ce festival ont été réalisés par des personnes de multiples horizons : grec, français, norvégien ou encore britannique. La majorité de ces films ont été primés durant des festivals aussi variés que le Sundance Festival ou encore un des films présentés traitant de l'évolution de la démocratie en Birmanie a été nommé aux Oscars. Ces films sont d'une grande qualité et les sujets, choisi par les responsables de ce festival, très judicieux.

La qualité de ce festival passe également par le fait qu'ont lieu des débats tous les jours pour réagir aux films visualisés ou pour aborder des sujets qui tiennent à cœur aux spectateurs. Les intervenants sont variés, on retrouve les réalisateurs, des journalistes, des responsables des droits de l'Homme dans leur pays tels que celui des Pays-Bas, des avocats ayant participés à de grands procès mettant en avant les droits de l'Homme, des politiques, des chercheurs ou encore des écrivains.

Nous avons été à ce festival durant le week-end et nous avons visualisé 5 films. Le thème de la journée du samedi était l'impunité face à la justice portant principalement sur les crimes contre l'humanité. Nous avons été particulièrement marqués par le film retraçant le parcours d'un cambodgien suivant l'ancien bras droit de Pol Pot. Ce dernier était le chef des Khmers rouges qui ne resta que 4 années au pouvoir mais cela lui laissa le temps d'exterminer entre 1,5 et 2,5 millions de cambodgiens. Ce reportage poignant montre le courage d'un homme à la recherche de la vérité et de la justice.

Le dimanche était axé sur les multinationales et leur impunité, notamment face à l'environnement ou au partage des richesses, au pillage des ressources sans aucune mesure. Deux films traitaient ce sujet : le premier dans le delta du Niger et le second en Equateur. Ils avaient en commun d'incriminer deux sociétés pétrolières : Shell et Texaco (maintenant appelé Chevron). Le premier nous montre les désastres écologiques et humains de l'exploitation pétrolière dans le delta du Niger et les évidents manquements de la société Shell pour éviter la pollution de l'environnement ou pour améliorer la vie des habitants du delta, ces derniers ne profitent pas de la richesse de leur pays où la corruption est partout et où seuls les profits comptent pour ces entreprises. Dans le deuxième film, nous suivons le combat du peuple indien équatorien face à Texaco, la société pétrolière qui a exploitée durant des années ce territoire et ayant laissée des déchets toxiques menant à de multiples maladies telles que le cancer. La population vit sur une terre polluée : les bêtes meurent, les bébés sont malades et le pétrole est tellement imbibé dans le sol qu'à à peine un mètre de profondeur on le trouve mélangé à la terre… Ce combat est rude et grâce au soutien de leur gouvernement, les équatoriens obtiennent réparation : plusieurs dizaines de milliards de dollar leur a été versé.

Je parle de ce festival non seulement pour sa qualité mais également parce qu'il était entièrement en anglais, ce qui offre aux expatriés de pouvoir profiter d'un événement aussi important que celui là ; c'est d'ailleurs le seul festival cinématographique sur les droits de l'Homme en Scandinavie. Les débats sont vifs et constructifs à l'image du débat de clôture qui a porté essentiellement sur le conflit Israélo-palestinien. Ce dernier a d'ailleurs été houleux en raison de l'analyse quelque peu curieuse du responsable des droits de l'Homme aux Pays-Bas, qui a reconnu à demi mot que la ghettoïsation de la Palestine était justifiée au vue des pertes "importante" que subissaient Israël ; quand on pense aux droits de l'Homme on ne peut être que scandalisé par de tels propos car quelque soit la raison, aucune population ne devrait être privée de ses droits.

J'invite toutes les personnes intéressées par la géopolitique, la politique tout court, le droit, la société actuelle et passée, à vous rendre à ce festival durant sa prochaine édition. Pour tous les étudiants étrangers c'est une bonne initiative que de se rendre à ces débats, de plus le prix est doux, donc aucune raison de se défiler !

Informations pratiques :